Ré
Fa#7
Sim
Fa#7
Un vingt-e-deux septembre au diable vous partîtes, Et, depuis, chaque année, à la date susdite,
Sim
Mi7
La Fa#7 Sim Mi7 La7
Ré
Fa#7
Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous... Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre,
Sim
Fa#7 Sim
Mi7 La
Fa#7 Sim
Mi7 La
Plus une seule larme à me mettre aux paupières : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
On ne reverra plus, au temps des feuilles mortes, Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte
Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous... Que le brave Prévert et ses escargots veuillent
Bien se passer de moi, pour enterrer les feuilles : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes, Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle
Et me rompais les os en souvenir de vous... Le complexe d'Icare à présent m'abandonne,
L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Pieusement noué d'un bout de vos dentelles, J'avais, sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles
Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous... Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe,
Les regrets éternels à présent me dépassent : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Désormais, le petit bout de cœur qui me reste, Ne traversera plus l'équinoxe funeste
En battant la breloque en souvenir de vous... Il a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent,
Sim
Fa#7 Sim
Mi7 Lam7
Rém
Sol7 Do
A peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Mi7 La
Et c'est triste de n'être plus triste sans vous
Sol7
Do
Sol7
Do
Sol7 Do Sol7
La belle qui couchait avec le roi de Prusse, Avec le roi de Prusse
Do
La7
Rém
Ré9 Sol7 Do
A qui l'on a tondu le crâne rasibus, Le crâne rasibus
Son penchant prononcé pour les « ich liebe dich », Pour les « ich liebe dich »
Lui valut de porter quelques cheveux postiches, Quelques cheveux postiches
Les braves sans-culottes et les bonnets phrygiens, Et les bonnets phrygiens
Ont livré sa crinière à un tondeur de chiens, A un tondeur de chiens
J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison, Parti pour sa toison
J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon, Pour sauver son chignon
Mais je n'ai pas bougé du fond de ma torpeur, Du fond de ma torpeur
Les coupeurs de cheveux en quatre m'ont fait peur, En quatre m'ont fait peur
Quand, pire qu'une brosse, elle eut été tondue, Elle eut été tondue
J'ai dit : « C'est malheureux, ces accroche-cœur perdus, Ces accroche-cœur perdus »
Et, ramassant l'un d'eux qui traînait dans l'ornière, Qui traînait dans l'ornière
Je l'ai, comme une fleur, mis à ma boutonnière, Mis à ma boutonnière
En me voyant partir arborant mon toupet, Arborant mon toupet
Tous ces coupeurs de nattes m'ont pris pour un suspect, M'ont pris pour un suspect
Comme de la patrie je ne mérite guère, Je ne mérite guère
J'ai pas la Croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre, J'ai pas la croix de guerre
Et je n'en souffre pas avec trop de rigueur, Avec trop de rigueur
J'ai ma rosette à moi : c'est un accroche-cœur, C'est un accroche-cœur.
Fa
Fa7
Sib Solm7 Do7
Fa Rém Solm Do7 Fa
Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant, N'enlève à vos attraits ce volume étonnant
Fa
Fa7
Sib Solm7 Do7 Fa Rém Solm
Do7 Fa
Au temps où les faux culs sont la majorité, Gloire à celui qui dit toute la vérité
Sol7
La
Lam
Ré
Lam Ré
Votre dos perd son nom avec si bonne grâce, Qu'on ne peut s'empêcher de lui donner raison
Sol7
La
Fa Sol7 Do La7 Rém
Sol Mi
Que ne suis-je, madame, un poète de race, Pour dire à sa louange un immortel blason,
Fa
Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do
Pour dire à sa louange un immortel blason
En le voyant passer, j'en eus la chair de poule, Enfin, je vins au monde et, depuis, je lui voue
Un culte véritable et, quand je perds aux boules, En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous,
En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous
Pour obtenir, madame, un galbe de cet ordre, Vous devez torturer les gens de votre entour
Donner aux couturiers bien du fil à retordre, Et vous devez crever votre dame
d'atour,
Et vous devez crever votre dame d'atour
C'est le duc de Bordeaux qui s'en va, tête basse, Car il ressemble au mien comme deux gouttes d'eau
S'il ressemblait au vôtre, on dirait, quand il passe, « C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux ! »,
« C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux ! »
Ne faites aucun cas des jaloux qui professent, Que vous avez placé votre orgueil un peu bas
Que vous présumez trop, en somme de vos fesses, Et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas,
Et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas
Laissez-les raconter qu'en sortant de calèche, La brise a fait voler votre robe et qu'on vit
Écrite dans un cœur transpercé d'une flèche, Cette expression triviale : « A Julot pour la vie »,
Cette expression triviale : « A Julot pour la vie »
Laissez-les dire encor qu'à la cour d'Angleterre, Faisant la révérence aux souverains anglois
Vous êtes, patatras ! tombée assise à terre, La loi d'la pesanteur est dure, mais c'est la loi,
La loi d'la pesanteur est dure, mais c'est la loi
Nul ne peut aujourd'hui trépasser sans voir Naples, A l'assaut des chefs-d'œuvre ils veulent tous courir
Mes ambitions à moi sont bien plus raisonnables : Voir votre académie, madame, et puis mourir,
Voir votre académie, madame, et puis mourir
Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant, N'enlève à vos attraits ce volume étonnant
Au temps où les faux culs sont la majorité, Gloire à celui qui dit toute la vérité
Sim
Mi
Fa#7
Sim
Fa#7 Sim La7
Elle n'a pas encor de plumes, La flèche qui doit percer son flanc
Ré
La7
Ré
La7 Ré Ré7
Et dans son cœur rien ne s'allume, Quand elle cède à ses galants.
Sol
La7
Ré
Si7
Mim
Sol Fa#7
Elle se rit bien des gondoles, Des fleurs bleues, des galants discours
Sim Fa#7
Sim
Sol La7 Ré
Des Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour
Sim Fa#7
Sim
Sol La7 Sim
Des Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour
N'allez pas croire davantage, Que le démon brûle son corps
Il s'arrête au premier étage, Son septième ciel, et encor
Elle n'est jamais langoureuse, Passée par le pont des soupirs
Et voit comme des bêtes curieuses, Celles qui font l'amour par plaisir
Et voit comme des bêtes curieuses, Celles qui font l'amour par plaisir
Croyez pas qu'elle soit à vendre, Quand on l'a mise sur le dos
On n'est pas tenu de se fendre, D'un somptueux petit cadeau
Avant d'aller en bacchanale, Elle présente pas un devis
Elle n'a rien de ces belles vénales, Celles qui font l'amour par profit
Elle n'a rien de ces belles vénales, Celles qui font l'amour par profit
Mais alors, pourquoi cède-t-elle, Sans coeur, sans lucre, sans plaisir
Si l'amour vaut pas la chandelle, Pourquoi le joue-t-elle à loisir
Si quiconque peut, sans ambages, L'aider à dégrafer sa robe
C'est parce qu'elle veut être à la page, Que c'est la mode et qu'elle est snob
C'est parce qu'elle veut être à la page, Que c'est la mode et qu'elle est snob
Mais changent coutumes et filles, Un jour, peut-être, en son sein nu
Va se planter pour toute la vie, Une petite flèche perdue
On n'verra plus qu'elle en gondole, Elle ira jouer, à son tour
Les Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour
Les Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour
La
Mi7
La
Mi7
J'ai pris la route de Dijon, Pour voir un peu la Marjolaine,
La
Mi7
La
Mi7
La belle, digue digue don, Qui pleurait près de la fontaine.
La
Mi7 La
Mi7
Mais elle avait changé de ton, Il lui fallait des ducatons
La
Mi7 La
Rém Sol7
Dedans son bas de laine, Pour n'avoir plus de peine.
Do
Sol7
Do
Sol7
Elle m'a dit : « Tu viens, chéri ? Et si tu me payes un bon
prix
Do
Sol7 Do
Rém Mi7
Aux anges je t'emmène, Digue digue don daine. »
La
Ré Mi7 La
Ré Mi7 La
La Marjolaine pleurait surtout, Quand elle n'avait pas de sous.
Ré Mi7 La
Ré Mi7 La
La Marjolaine de la chanson, Avait de plus nobles façons.
J'ai passé le pont d'Avignon, Pour voir un peu les belles dames
Et les beaux messieurs tous en rond, Qui dansaient, dansaient, corps
et âmes.
Mais ils avaient changé de ton, Ils faisaient fi des rigodons,
Menuets et pavanes, Tarentelles, sardanes,
Et les belles dames m'ont dit ceci : « Étranger, sauve-toi d'ici
Ou l'on donne l'alarme, Aux chiens et aux gendarmes ! »
Quelle mouche les a donc piquées, Ces belles dames si distinguées
?
Les belles dames de la chanson, Avaient de plus nobles façons.
Je me suis fait faire prisonnier, Dans les vieilles prisons de Nantes,
Pour voir la fille du geôlier, Qui, paraît-il, est avenante.
Mais elle avait changé de ton, Quand j'ai demandé : «
Que dit-on
Des affaires courantes, Dans la ville de Nantes ? »
La mignonne m'a répondu : « On dit que vous serez pendu
Aux matines sonnantes, Et j'en suis bien contente ! »
Les geôlières n'ont plus de cœur, Aux prisons de Nantes
et d'ailleurs.
La geôlière de la chanson, Avait de plus nobles façons.
Voulant mener à bonne fin, Ma folle course vagabonde,
Vers mes pénates je revins, Pour dormir auprès de ma
blonde,
Mais elle avait changé de ton, Avec elle, sous l'édredon,
Il y avait du monde, Dormant près de ma blonde.
J'ai pris le coup d'un air blagueur, Mais, en cachette, dans mon cœur,
La peine était profonde, L'chagrin lâchait la bonde.
Hélas ! du jardin de mon père, La colombe s'est fait
la paire...
Par bonheur, par consolation, Me sont restées les quatre chansons.
Si7
Mim
Ré7
Sol
Il est morne, il est taciturne, Il préside aux choses du temps
Si7
Do
Lam Ré7 Sol
Il porte un joli nom, « Saturne », Mais c'est un Dieu fort inquiétant
Si7
Do
Mim
Si7 Mim
Il porte un joli nom, « Saturne », Mais c'est un Dieu fort inquiétant.
En allant son chemin, morose, Pour se désennuyer un peu
Il joue à bousculer les roses, Le temps tue le temps comme il peut.
Il joue à bousculer les roses, Le temps tue le temps comme il peut.
Cette saison, c'est toi, ma belle, Qui a fait les frais de son jeu,
Toi qui a dû payer la gabelle, Un grain de sel dans tes cheveux.
Toi qui a dû payer la gabelle, Un grain de sel dans tes cheveux.
C'est pas vilain, les fleurs d'automne, Et tous les poètes l'ont dit.
Je te regarde et je te donne, Mon billet qu'ils n'ont pas menti.
Je te regarde et je te donne, Mon billet qu'ils n'ont pas menti.
Viens encor, viens ma favorite, Descendons ensemble au jardin,
Viens effeuiller la marguerite, De l'été de la Saint-Martin.
Viens effeuiller la marguerite, De l'été de la Saint-Martin.
Je sais par cœur toutes tes grâces, Et pour me les faire oublier,
Il faudra que Saturne en fasse, Des tours d'horloge, de sablier !
Et la petite pisseuse d'en face, Peut bien aller se rhabiller.
Sim
Do
Du temps que régnait le Grand Pan, Les dieux protégeaient les ivrognes
Fa#7
Sim
Do#7
Fa#7
Un tas de génies titubants, Au nez rouge, à la rouge trogne.
Sim
Do
Dès qu'un homme vidait les cruchons, Qu'un sac à vin faisait carousse
Fa#7
Sim
Fa#7
Sim
Ils venaient en bande à ses trousses, Compter les bouchons.
Mim
La7
Ré
Si7
La plus humble piquette était alors bénie, Distillée par Noé, Silène, et compagnie.
Mim
Sim
Sol Fa#7 Sim
Le vin donnait un lustre au pire des minus, Et le moindre pochard avait tout de
Bacchus.
Ré
Do
Sim Do
Fa#7 Sim
Mais se touchant le crâne, en criant « J'ai trouvé », La bande au professeur Nimbus est arrivée
Ré
Do
Sim La
Sim La7
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament.
Ré
La7
Ré
La7
Ré
La7
Ré
Fa#7
Aujourd'hui ça et là, les gens boivent encore, Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes.
Sim
Fa#7
Sim
Fa#7
Mim
Sim
Sol Fa#7 Sim
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes. Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort.
Sim
Do
Quand deux imbéciles heureux, S'amusaient à des bagatelles,
Fa#7
Sim
Do#7
Fa#7
Un tas de génies amoureux, Venaient leur tenir la chandelle.
Sim
Do
Du fin fond des Champs Elysées, Dès qu'ils entendaient un « Je t'aime »,
Fa#7
Sim
Fa#7
Sim
Ils accouraient à l'instant même, Compter les baisers.
Mim
La7
Ré
Si7
La plus humble amourette, était alors bénie, Sacrée par Aphrodite, Eros, et compagnie.
Mim
Sim
Sol Fa#7 Sim
L'amour donnait un lustre au pire des minus, Et la moindre amoureuse avait tout de Vénus.
Ré
Do
Sim Do
Fa#7 Sim
Mais se touchant le crâne, en criant « J'ai trouvé », La bande au professeur Nimbus est arrivée
Ré
Do
Sim La
Sim La7
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament.
Ré
La7
Ré
La7
Ré
La7
Ré
Fa#7
Aujourd'hui ça et là, les cœurs battent encore, Et la règle du jeu de l'amour est la même.
Sim
Fa#7
Sim
Fa#7
Mim
Sim
Sol Fa#7 Sim
Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment. Vénus s'est faite femme, et le grand Pan est mort.
Sim
Do
Et quand fatale sonnait l'heure, De prendre un linceul pour costume
Fa#7
Sim
Do#7
Fa#7
Un tas de génies l'œil en pleurs, Vous offraient les honneurs posthumes.
Sim
Do
Pour aller au céleste empire, Dans leur barque ils venaient vous prendre.
Fa#7
Sim
Fa#7
Sim
C'était presque un plaisir de rendre, Le dernier soupir.
Mim
La7
Ré
Si7
La plus humble dépouille était alors bénie, Embarquée par Caron, Pluton et compagnie.
Mim
Sim
Sol Fa#7 Sim
Au pire des minus, l'âme était accordée, Et le moindre mortel avait l'éternité.
Ré
Do
Sim Do
Fa#7 Sim
Mais se touchant le crâne, en criant « J'ai trouvé », La bande au professeur Nimbus est arrivée
Ré
Do
Sim La
Sim La7
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament.
Ré
La7
Ré
La7
Ré
La7
Ré
Fa#7
Aujourd'hui ça et là, les gens passent encore, Mais la tombe est hélas la dernière demeure
Sim
Fa#7
Sim
Fa#7
Mim
Sim
Sol Fa#7 Sim
Et les dieux ne répondent plus de ceux qui meurent. La mort est naturelle, et le grand Pan est mort.
La7
Ré
Si7
Mim
Sim
Fa#7
Et l'un des derniers dieux, l'un des derniers suprêmes, Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même
Sol
La7
Ré
Lam
Si7
Mim
Un beau jour on va voir le Christ, Descendre du calvaire en disant dans sa lippe
Sim
Fa#7
Sol
La
Sim
« Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types ». J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste.
Sim
Fa#7
La Camarde qui ne m'a jamais pardonné, D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez
Mim
La7
Ré Si7 Mim
Me poursuit d'un zèle imbécile. Alors cerné de près par les enterrements
Sim
Sol
Fa#7 Sim Sol Fa#7
J'ai cru bon de remettre à jour mon testament, De me payer un codicille
Trempe dans l'encre bleue du golf du Lion, Trempe, trempe ta plume, ô mon
vieux tabellion
Et de ta plus belle écriture, Note ce qu'il faudrait qu'il advint de mon corps
Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord, Que sur un seul point : la
rupture
Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon, Vers celles de Gavroche et de
Mimi Pinson
Celles des Titis, des Grisettes, Que vers le sol natal, mon corps soit ramené
Dans un sleeping du Paris - Méditerranée, Terminus en gare de Sète
Mon caveau de famille, hélas ! n'est pas tout neuf, Vulgairement parlant, il
est plein comme un œuf
Et d'ici que quelqu'un n'en sorte, Il risque de se faire tard et je ne peux
Dire à ces braves gens : « Poussez-vous donc un peu ! Place aux jeunes » en quelque sorte
Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus, Creusez, si c'est
possible un petit trou moelleux,
Une bonne petite niche, Auprès de mes amis d'enfance les dauphins,
Le long de cette grève où le sable est si fin, Sur la plage de la corniche
C'est une plage où même à ses moments furieux, Neptune ne se prend jamais
trop au sérieux
Où quand un bateau fait naufrage, Le capitaine crie : « Je suis le maître
à bord !
Sauve qui peut le vin et le pastis d'abord ! Chacun sa bonbonne et courage ! »
Et c'est là que jadis à quinze ans révolus, A l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus,
Je connu la prime amourette. Auprès d'une sirène, une femme-poisson,
Je reçu de l'amour la première leçon, Avalai la première arête.
Déférence gardée envers Paul Valéry, Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris,
Le bon maître me le pardonne. Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens,
Mon cimetière soit plus marin que le sien, Et n'en déplaise aux autochtones.
Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau, Ne donnera pas une ombre triste au tableau,
Mais un charme indéfinissable. Les baigneuses s'en serviront de paravent,
Pour changer de tenue et les petits enfants, Diront : chouette, un château de sable !
Est-ce trop demander : sur mon petit lopin, Planter, je vous en prie une espèce de pin,
Pin parasol de préférence. Qui saura prémunir contre l'insolation,
Les bons amis venus faire sur ma concession, D'affectueuses révérences.
Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie, Tous chargés de parfums, de musiques jolies,
Le Mistral et la Tramontane, Sur mon dernier sommeil verseront les échos,
De villanelle, un jour, un jour de fandango, De tarentelle, de sardane.
Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller, Une ondine viendra gentiment sommeiller,
Avec moins que rien de costume, J'en demande pardon par avance à Jésus,
Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus, Pour un petit bonheur posthume.
Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon, Pauvres grands disparus gisant au Panthéon,
Pauvres cendres de conséquence ! Vous envierez un peu l'éternel estivant,
Sim
Sol
Fa#7 Sol La Si
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant, Qui passe sa mort en vacances.
Sol
Mi7
C'était tremblant, c'était troublant, C'était
vêtu d'un drap tout blanc,
Lam Re7
Sol
Do
Sol
Ça présentait tous les symptômes, Tous les dehors
de la vision,
Si7
Mim Do Sol Mim Lam Re7 Sol
Les faux airs de l'apparition, En un mot, c'était un fantôme
!
A sa manière d'avancer, A sa façon de balancer
Les hanches quelque peu convexes, Je compris que j'avais affaire
A quelqu'un du genre que j'préfère : A un fantôme du
beau sexe.
« Je suis un p'tit poucet perdu, Me dit-elle, d'une voix morfondue,
Un pauvre fantôme en déroute. Plus de trace des feux follets,
Plus de trace des osselets, Dont j'avais jalonné ma route ! »
« Des poètes sans inspiration, Auront pris - quelle aberration
! -
Mes feux follets pour des étoiles. De pauvres chiens de commissaire
Auront croqué - quelle misère ! - Mes osselets bien
garnis de moelle. »
« A l'heure où le coq chantera, J'aurai bonne mine avec mon drap
Plein de faux plis et de coutures ! Et dans ce siècle profane
où
Les gens ne croient plus guère à nous, On va crier à
l'imposture. »
Moi, qu'un chat perdu fait pleurer, Pensez si j'eus le cœur serré
Devant l'embarras du fantôme. « Venez, dis-je en prenant sa main,
Que je vous montre le chemin, Que je vous reconduise at home »
L'histoire finirait ici, Mais la brise, et je l'en
r'mercie,
Troussa le drap d'ma cavalière... Dame, il manquait quelques osselets,
Mais le reste, loin d'être laid, Était d'une grâce
singulière.
Mon Cupidon, qui avait la, Flèche facile en ce temps-là,
Fit mouche et, le feu sur les tempes, Je conviai, sournoisement,
La belle à venir un moment, Voir mes icônes, mes estampes...
« Mon cher, dit-elle, vous êtes fou ! J'ai deux mille ans de plus
que vous... »
« Le temps, madame, que nous importe ! » - Mettant le fantôme sous
mon bras,
Bien enveloppé dans son drap, Vers mes pénates je l'emporte
!
Eh bien, messieurs, qu'on se le dise : Ces belles dames de jadis
Sont de satanées polissonnes, Plus expertes dans le déduit
Que certaines dames d'aujourd'hui, Et je ne veux nommer personne !
Au p'tit jour on m'a réveillé, On secouait mon oreiller
Avec une fougue pleine de promesses. Mais, foin des délices
de Capoue !
C'était mon père criant : « Debout ! Vains dieux, tu
vas manquer la messe ! »
Mais, foin des délices de Capoue !
C'était mon père criant : « Debout ! Vains dieux, tu
vas manquer la messe ! »
Lam
Rém Lam
Fa
Si7 Mi
La veuve et l'orphelin, quoi de plus émouvant ? Un vieux copain
d'école étant mort sans enfants,
Lam
Fa
Sol Do Mi Lam
Rém
Abandonnant au monde une épouse épatante, J'allai rendre
visite à la désespérée.
Lam
Fa
Si7 Mi Lam
Si7
Mi Lam
Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée, Je lui tins
compagnie dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux, Je me mis à
blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l'âme... Bientôt,
par la vertu de quelques facéties,
La veuve se tenait les côtes, Dieu merci ! Ainsi que des bossus,
tous deux nous rigolâmes.
Ma pipe dépassait un peu de mon veston. Aimable, elle m'encouragea
: « Bourrez-la donc,
Qu'aucun impératif moral ne vous arrête, Si mon pauvre
mari détestait le tabac,
Maintenant la fumée ne le dérange pas ! Mais où
diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ? »
A minuit, d'une voix douce de séraphin, Elle me demanda si je
n'avais pas faim.
« Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle, De pousser la piété
jusqu'à l'inanition :
Que diriez-vous d'une frugale collation ? » Et nous fîmes un
petit souper aux chandelles.
« Regardez s'il est beau ! Dirait-on point qu'il dort ? Ce n'est certes
pas lui qui me donnerait tort
De noyer mon chagrin dans un flot de champagne. » Quand nous eûmes
vidé le deuxième magnum,
La veuve était émue, nom d'un petit bonhomme ! Et son
esprit se mit à battre la campagne...
« Mon Dieu, ce que c'est tout de même que de nous ! » Soupira-t-elle,
en s'asseyant sur mes genoux.
Et puis, ayant collé sa lèvre sur ma lèvre, «
Me voilà rassurée, fit-elle, j'avais peur
Que, sous votre moustache en tablier d' sapeur, Vous ne cachiez coquettement
un bec-de-lièvre... »
Un tablier de sapeur, ma moustache, pensez ! Cette comparaison méritait
la fessée.
Retroussant l'insolente avec nulle tendresse, Conscient d'accomplir,
somme toute, un devoir,
Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir. Paf ! j'abattis
sur elle une main vengeresse !
« Aïe ! vous m'avez fêlé le postérieur en deux
! » Se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux,
Craignant avoir frappé de façon trop brutale. Mais j'appris,
par la suite, et j'en fus bien content,
Que cet état de choses durait depuis longtemps : Menteuse !
la fêlure était congénitale.
Quand je levai la main pour la deuxième fois, Le cœur n'y était
plus, j'avais perdu la foi,
Surtout qu'elle s'était enquise, la bougresse : « Avez-vous
remarqué que j'avais un beau cul ? »
Et ma main vengeresse est retombée, vaincue ! Et le troisième
coup ne fut qu'une caresse...
Mim
Si7
Mim
Si7
Mim
Si7
Mim
La7
« Cher monsieur, m'ont-ils dit, vous en êtes un autre », Lorsque je refusai de monter dans leur train.
Rém
La7
Rém
La7
Ré7
Sol7 (Sol5+)
Oui, sans doute, mais moi, j'fais pas le bon apôtre, Moi, je n'ai besoin de personne pour en être un.
Do
Sol7
Do
Fa Do
Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on, Est plus de quatre on est une bande de cons.
Sol7
Do
Fa Sol7 Do
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Dans les noms des partants on n'verra pas le mien.
La
Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7
La
Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7
Nous étions quatre bacheliers, Sans vergogne,
La vraie crème des écoliers, Des écoliers.
Do
Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7
Do
Lam
Rém Lam Sol7 Do
Mi7
Pour offrir aux filles des fleurs, Sans vergogne,
Nous nous fîmes un peu voleurs, Un peu voleurs.
Les sycophantes du pays, Sans vergogne, Aux gendarmes nous ont trahis, Nous ont trahis.
Et l'on vit quatre bacheliers, Sans vergogne, Qu'on emmène, les mains liées, Les mains liées.
On fit venir à la prison, Sans vergogne, Les parents des mauvais garçons, Mauvais garçons.
Les trois premiers pères, les trois, Sans vergogne, En perdirent tout leur sang-froid, Tout leur sang-froid.
Comme un seul ils ont déclaré, Sans vergogne, Qu'on les avait déshonorée, Déshonorés.
Comme un seul ont dit : « C'est fini », Sans vergogne, « Fils indigne, je te renie, Je te renie. »
Le quatrième des parents, Sans vergogne, C'était le plus gros, le plus grand, Le plus grand.
Quand il vint chercher son voleur, Sans vergogne, On s'attendait à un malheur, A un malheur.
Mais il n'a pas déclaré, non, Sans vergogne, Que l'on avait sali son nom, Sali son nom.
Dans le silence on l'entendit, Sans vergogne, Qui lui disait : « Bonjour, petit, Bonjour petit. »
On le vit, on le croirait pas, Sans vergogne, Lui tendre sa blague à tabac, Blague à tabac.
Je ne sais pas s'il eut raison, Sans vergogne, D'agir d'une telle façon, Telle façon.
Mais je sais qu'un enfant perdu, Sans vergogne, A de la corde de pendu, De pendu,
A de la chance quand il a, Sans vergogne, Un père de ce tonneau-là, Ce tonneau-là.
Et si les chrétiens du pays, Sans vergogne, Jugent que cet homme a failli, Homme a failli.
Ça laisse à penser que, pour eux, Sans vergogne, L'Évangile, c'est de l'hébreu, C'est de l'hébreu.
La
Do# Ré
Do#
J'ai perdu mes bajoues, j'ai perdu ma bedaine, Et, ce, d'une
façon si nette, si soudaine,
Fa#m
Ré
Si7
Mi7
La
Qu'on me suppose un mal qui ne pardonne pas, Qui se rit d'Esculape
et le laisse baba.
Le monstre du Loch Ness ne faisant plus recette, Durant les moments
creux dans certaines gazettes,
Systématiquement, les nécrologues jouent, À me
mettre au linceul sous des feuilles de chou.
Or, lassé de servir de tête de massacre, Des contes à
mourir debout qu'on me consacre,
Moi qui me porte bien, qui respire la santé, Je m'avance et
je crie toute la vérité.
Toute la vérité, messieurs, je vous la livre, Si j'ai
quitté les rangs des plus de deux cents livres,
C'est la faute à Mimi, à Lisette, à Ninon, Et
bien d'autres, j'ai pas la mémoire des noms.
Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obèses, C'est que je
baise, que je baise, que je baise
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brute, Je suis
hanté : le rut, le rut, le rut, le rut !
Qu'on me comprenne bien, j'ai l'âme du satyre, Et son comportement,
mais ça ne veut point dire
Que j'en aie le talent, le génie, loin s'en faut ! Pas une seule
encore ne m'a crié « bravo ! »
Entre autres fines fleurs, je compte, sur ma liste, Rose, un bon nombre
de femmes de journalistes
Qui, me pensant fichu, mettent toute leur foi, A m'donner du bonheur
une dernière fois.
C'est beau, c'est généreux, c'est grand, c'est magnifique
! Et, dans les positions les plus pornographiques,
Je leur rends les honneurs à fesses rabattues, Sur des tas de
bouillons, des paquets d'invendus.
Et voilà ce qui fait que, quand vos légitimes, Montrent
leurs fesses au peuple ainsi qu'à vos intimes,
On peut souvent y lire, imprimés à l'envers, Les échos,
les petits potins, les faits divers.
Et si vous entendez sourdre, à travers les plinthes, Du boudoir
de ces dames, des râles et des plaintes,
Ne dites pas : « C'est tonton Georges qui expire », Ce sont tout simplement
les anges qui soupirent.
Et si vous entendez crier comme en quatorze : « Debout ! Debout les morts
! » ne bombez pas le torse,
C'est l'épouse exaltée d'un rédacteur en chef,
Qui m'incite à monter à l'assaut derechef.
Certes, il m'arrive bien, revers de la médaille, De laisser quelquefois
des plumes à la bataille...
Hippocrate dit : « Oui, c'est des crêtes de coq », Et Gallien répond
« Non, c'est des gonocoques... »
Tous les deux ont raison. Vénus parfois vous donne, De méchants
coups de pied qu'un bon chrétien pardonne,
Car, s'ils causent du tort aux attributs virils, Ils mettent rarement
l'existence en péril.
Eh bien, oui, j'ai tout ça, rançon de mes fredaines. La
barque pour Cythère est mise en quarantaine.
Mais je n'ai pas encor, non, non, non, trois fois non, Ce mal mystérieux
dont on cache le nom.
Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obèses, C'est que je
baise, que je baise, que je baise
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brute, Je suis
hanté : le rut, le rut, le rut, le rut !