1) LA MAUVAISE RÉPUTATION

 

LA MAUVAISE RÉPUTATION


Lam          Mi   Lam                       Si7      Mi  Lam
Au village, sans prétention, J'ai mauvaise réputation.
Lam                            Mi   Lam                           Si7  Mi        Lam
Qu'je m'démène ou qu'je reste coi, Je passe pour un je-ne-sais-quoi !
Fa                                   Mi              Fa                                       Mi Lam Fa Mi
Je ne fais pourtant de tort à personne, En suivant mon chemin de petit bonhomme. 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Fa                                 Lam              Mi                   Lam
Tout le monde médit de moi, Sauf les muets, ça va de soi. 

Lam                   Mi   Lam                Si7      Mi  Lam
Le jour du Quatorze Juillet, Je reste dans mon lit douillet. 
Lam            Mi   Lam                            Si7      Mi  Lam
La musique qui marche au pas, Cela ne me regarde pas. 
Fa                                   Mi              Fa                                 Mi Lam Fa Mi
Je ne fais pourtant de tort à personne, En n'écoutant pas le clairon qui sonne. 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Fa                                        Lam                        Mi                   Lam
Tout le monde me montre du doigt, Sauf les manchots, ça va de soi. 

Lam                        Mi   Lam                             Si7      Mi  Lam
Quand j'croise un voleur malchanceux, Poursuivi par un cul-terreux,
Lam                      Mi        Lam                       Si7      Mi  Lam
J'lance la patte et pourquoi le taire, Le cul-terreux se r'trouve par terre 
Fa                                   Mi              Fa                                Mi Lam Fa Mi
Je ne fais pourtant de tort à personne, En laissant courir les voleurs de pommes. 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Fa                                 Lam                             Mi                Lam
Tout le monde se rue sur moi, Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi. 

Lam              Mi   Lam                            Si7      Mi  Lam
Pas besoin d'être Jérémie, Pour d'viner l'sort qui m'est promis, 
Lam                     Mi   Lam                          Si7      Mi  Lam
S'ils trouvent une corde à leur goût, Ils me la passeront au cou, 
Fa                                   Mi              Fa                                       Mi Lam Fa Mi
Je ne fais pourtant de tort à personne, En suivant les ch'mins qui n'mènent pas à Rome, 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Lam                            Mi            Lam                         Si7  Mi        Lam
Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, 
Fa                                           Lam                      Mi                   Lam
Tout l'monde viendra me voir pendu, Sauf les aveugles, bien entendu.

 

LE FOSSOYEUR


La                     Fa#m La            Ré      Mi        La               Fa#m          Si7
Dieu sait qu'je n'ai pas le fond méchant, Je ne souhaite jamais la mort des gens
Mi        La                 La7                         Ré                 Do#7
Mais si l'on ne mourait plus, J'crèv'rais de faim sur mon talus
             Fa#m Mi Ré Mi La
J'suis un pauvre fossoyeur

Les vivants croient qu'je n'ai pas d'remords, A gagner mon pain sur l'dos des morts
Mais ça m'tracasse et d'ailleurs, J'les enterre à contrecœur
J'suis un pauvre fossoyeur

Et plus j'lâche la bride à mon émoi, Et plus les copains s'amusent de moi
Y m'disent: « Mon vieux, par moments, T'as une figure d'enterr'ment »
J'suis un pauvre fossoyeur

J'ai beau m'dire que rien n'est éternel, J'peux pas trouver ça tout naturel
Et jamais je ne parviens, A prendre la mort comme elle vient,
J'suis un pauvre fossoyeur

Ni vu ni connu, brave mort adieu ! Si du fond d'la terre on voit l'Bon Dieu 
Dis-lui l'mal que m'a coûté, La dernière pelleté
J'suis un pauvre fossoyeur

 

LE GORILLE


Ré et La7 en alternance

C'est à travers de larges grilles, que les femelles du canton,
Contemplaient un puissant gorille, sans soucis du qu'en dira-t-on
Avec impudeur ces commères, lorgnaient même un endroit précis
Que rigoureusement ma mère, m'a défendu d'nommer ici
Gare au goriiiiiiiiiiille

Tout à coup la prison bien close, Où vivait le bel animal
S'ouvre on n'sait pourquoi j'suppose, Qu'on avait dû la fermer mal
Le singe en sortant de sa cage, Dit c'est aujourd'hui que j'le perd
Il parlait de son pucelage, Vous l'aviez deviné j'espère
Gare au goriiiiiiiiiiille

L'patron de la ménagerie, Criait éperdu « non de non
C'est assommant car mon gorille, N'a jamais connu de guenon »
Dès que la féminine engeance, sut que le singe était puceau
Au lieu de profiter d'la chance, elle fit feu des deux fuseaux
Gare au goriiiiiiiiiiille

Celles-là même qui naguère, le couvaient d'un oeil décidé
Fuirent prouvant qu'elles n'avaient guère, De la suite dans les idées
D'autant plus vaine était leur crainte, Que le gorille est un luron
Supérieur à l'homme dans l'étreinte, Bien des femmes vous le diront
Gare au goriiiiiiiiiiille

Tout le monde se précipite, Hors d'atteinte du singe en rut,
Sauf une vieille décrépite, Et un jeune juge en bois brut
Voyant que toutes se dérobe, Le quadrumane accéléra,
Son dandinement vers les robes, De la vieille et du magistrat
Gare au goriiiiiiiiiiille

« Bah ! » Soupirait la centenaire, « Qu'on put encore me désirer,
Ce serait extraordinaire, Et pour tout dire inespéré »
Le juge pensait impassible, « Qu'on me prenne pour une guenon,
C'est complètement impossible », La suite lui prouva que non
Gare au goriiiiiiiiiiille

Supposez qu'l'un de vous puisse être, Comme le singe obligé de,
Violer un juge ou une ancêtre, Lequel choisirait-il des deux.
Qu'une alternative pareille, Un de ces quatre jours m'échoie
C'est j'en suis convaincu la vieille, Qui serait l'objet de mon choix
Gare au goriiiiiiiiiiille

Mais par malheur si le gorille, Aux jeux de l'amour vaut son prix,
On sait qu'en revanche il ne brille, Ni par le goût ni par l'esprit,
Lors au lieu d'opter pour la vieille, Comme aurait fait n'importe qui,
Il saisit le juge à l'oreille, Et l'entraîna dans un maquis
Gare au goriiiiiiiiiiille

La suite serait délectable, Malheureusement je ne peux,
Pas la dire et c'est regrettable, Ça nous aurait fait rire un peu.
Car le juge au moment suprême, Criait « Maman », pleurait beaucoup,
Comme l'homme auquel le jour même, Il avait fait trancher le coup
Gare au goriiiiiiiiiiille

 

LE PETIT CHEVAL


La                                Ré        La                                       Fa#m Mi
Le petit cheval dans le mauvais temps, Qu'il avait donc du courage
La                   Ré        La                                       Fa#m Mi
C'était un petit cheval blanc, Tous derrière, tous derrière,
La                   Ré        La                                Fa#m Mi La
C'était un petit cheval blanc, Tous derrière et lui devant

Il n'y avait jamais de beau temps, Dans ce pauvre paysage
Il n'y avait jamais de printemps, Ni derrière, ni derrière
Il n'y avait jamais de printemps, Ni derrière ni devant

Mais toujours il était content, Menant les gars du village
A travers la pluie noire des champs, Tous derrière, tous derrière
A travers la pluie noire des champs, Tous derrière et lui devant

Sa voiture allait poursuivant, Sa belle petite queue sauvage
C'est alors qu'il était content, Tous derrière, tous derrière
C'est alors qu'il était content, Tous derrière et lui devant

Mais un jour, dans le mauvais temps, Un jour qu'il était si sage
Il est mort par un éclair blanc, Tous derrière, tous derrière
Il est mort par un éclair blanc, Tous derrière et lui devant

Il est mort sans voir le beau temps, Qu'il avait donc du courage
Il est mort sans voir le printemps, Ni derrière, ni derrière
Il est mort sans voir le beau temps, Ni derrière ni devant

 

LE PARAPLUIE


               Sol                                              Mi7              Lam
Il pleuvait fort sur la grand-route, Elle cheminait sans parapluie
              Ré7                 Sol                  Ré7            Sol
J'en avais un, volé, sans doute, Le matin même à un ami
                                                            Mi7                Lam
Courant alors à sa rescousse, Je lui propose un peu d'abri
                   Ré7               Sol                          Ré7                    Sol
En séchant l'eau de sa frimousse, D'un air très doux, elle m'a dit « oui »

           Lam           Ré7                    Sol
Un p'tit coin d'parapluie, Contre un coin d'paradis
         Lam            Ré7           Sol
Elle avait quelque chose d'un ange
             Lam        Ré7                  Sol
Un p'tit coin d'paradis, Contre un coin d'parapluie
           Lam       Ré7               Sol
Je n'perdais pas au change, pardi

Chemin faisant, que ce fut tendre, D'ouïr à deux le chant joli
Que l'eau du ciel faisait entendre, Sur le toit de mon parapluie
J'aurais voulu, comme au déluge, Voir sans arrêt tomber la pluie
Pour la garder, sous mon refuge, Quarante jours, quarante nuits

Un p'tit coin d'parapluie, Contre un coin d'paradis, Elle avait quelque chose d'un ange
Un p'tit coin d'paradis, Contre un coin d'parapluie, Je n'perdais pas au change, pardi

Mais bêtement, même en orage, Les routes vont vers des pays
Bientôt le sien fit un barrage, A l'horizon de ma folie
Il a fallu qu'elle me quitte, Après m'avoir dit grand merci
Et je l'ai vue toute petite, Partir gaiement vers mon oubli

Un p'tit coin d'parapluie, Contre un coin d'paradis, Elle avait quelque chose d'un ange
Un p'tit coin d'paradis, Contre un coin d'parapluie, Je n'perdais pas au change, pardi

 

BALLADE DES DAMES DU TEMPS DE JADIS


La                                                      Mi7                La
Dictes-moy où, n'en quel pays, Est Flora, le belle rommaine;
                                           Mi7                La
Archipiada, né Thaïs, Qui fut sa cousine germaine;
Ré                                                                  Do#m           Fa#7
Echo, parlant quand bruyt on maine, Dessus rivière ous sus éstan,
Sim                          Mi7 La                            Mi7                      Fa#7
Qui beaulté eu trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Sim                          Mi7 La                            Mi7                      La6
Qui beauté eu trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

Où est la très sage Heloïs, Pour qui chastré fut et puis moyne
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour eut ceste essoyne.
Semblablement où est la royne, Qui commenda que Buridan
Fust gecté en ung sac en Saine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Fust gecté en ung sac en Seine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

La royne blanche comme lis, Qui chantoit à voix de seraine.
Berthe au grand pié, bietris, Alis; Haremburgis qui tint le Maine.
Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu'Anglois brulèrent à Rouan;
Où sont-ils, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Où sont-ils, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

Prince, n'enquerez de sepmaine, Où elles sont, né de cest an,
Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ?
Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ?

 

LA MARINE


Rém                                Do               Sib     La              Rém
On les r'trouve en raccourci, Dans nos p'tites amours d'un jour
                                          Do             Sib    La                 Rém
Toutes les joies, tous les soucis, Des amours qui durent toujours
              Ré7            Solm          Do7                         Fa
C'est là l'sort de la marine, Et de toutes nos p'tites chéries
         Rém               Solm Sib                                 La
On accoste, Vite un bec, Pour nos baisers, l'corps avec

Et les joies et les bouderies, Les fâcheries, les bons retours
Il y a tout, en raccourci, Des grandes amours dans nos p'tits
On a ri, on s'est baisés, Sur les neunoeils, les nénés
Dans les ch'veux à plein bécots, Pondus comme des oeufs tout chauds

Tout c'qu'on fait dans un seul jour ! Et comme on allonge le temps !
Plus d'trois fois, dans un seul jour, Content, pas content, content
Y a dans la chambre une odeur, D'amour tendre et de goudron
Ça vous met la joie au cœur, La peine aussi, et c'est bon

On n'est pas là pour causer, Mais on pense, même dans l'amour
On pense que d'main il fera jour, Et qu'c'est une calamité
C'est là l'sort de la marine, Et de toutes nos p'tites chéries
On s'accoste. Mais on devine, Qu'ça n'sera pas le paradis

On aura beau s'dépêcher, Faire, bon Dieu ! la pige au temps
Et l'bourrer de tous nos péchés, Ça n'sera pas ça ; et pourtant
Toutes les joies, tous les soucis, Des amours qui durent toujours !
On les r'trouve en raccourci, Dans nos p'tits amours d'un jour... 

 

IL SUFFIT DE PASSER LE PONT


Sol                         Mim           Lam      Ré7       Sol
Il suffit de passer le pont, C'est tout de suite l'aventure !
           Mim               Lam                    Ré7           Sol
Laisse-moi tenir ton jupon, J't'emmène visiter la nature !
                                          Mim        Lam            Ré7            Sol
L'herbe est douce à Pâques fleuries, Jetons mes sabots, tes galoches,
      Mim                    Lam            Ré7                             Sol
Et légers comme des cabris, Courons après les sons des cloches !
                 Do                      Sol                  Do                     Sol
Ding ding dong, les matines sonnent, En l'honneur de notre bonheur,
                 Do                          Sol                 Do                     Ré7
Ding ding dong, faut l'dire à personne, J'ai graissé la patte au sonneur...

Laisse-moi tenir ton jupon, Courons guilleret, guillerette,
Il suffit de passer le pont, Et c'est le royaume des fleurettes...
Entre toutes les belles que voici, Je devine celle que tu préfères :
C'est pas l'coquelicot, Dieu merci ! Ni l'coucou, mais la primevère,
J'en vois une blottie sous les feuilles, Elle est en velours comme tes joues.
Fais le guet pendant qu'je la cueille, « Je n'ai jamais aimé que vous ! »

Il suffit de trois petits bonds, C'est tout de suite la tarentelle,
Laisse-moi tenir ton jupon, J'saurai ménager tes dentelles,
J'ai graissé la patte au berger, Pour lui faire jouer une aubade.
Lors ma mie, sans croire au danger, Faisons mille et une gambades,
Ton pied frappe et frappe la mousse. Si l'chardon s'y pique dedans,
Ne pleure pas, ma mie qui souffres, Je te l'enlève avec les dents !

On n'a plus rien à se cacher, On peut s'aimer comme bon nous semble
Et tant mieux si c'est un péché, Nous irons en enfer ensemble !
Il suffit de passer le pont, Laisse-moi tenir ton jupon
Il suffit de passer le pont, Laisse-moi tenir ton jupon

 

COMME HIER


Sol                             Sol7                    Do                                     Sol7                      Do
Hé ! donne moi ta bouche, hé ! ma jolie fraise ! L'aube a mis des fraises plein notre horizon
                     Sib    La                         Ré7/9      Do                   Sol                      Do
Garde tes dindons, moi mes porcs, Thérèse, Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons
Fa              Do                 Sol7               Do        Fa                  Do                   Ré7       Sol7
Va, comme hier ! Comme hier ! Comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons
Fa                                               La7                       Rém           Sol7        Do
L'un tient le couteau, l'autre la cuiller, La vie, c'est toujours les mêmes chansons

Pour sauter l'gros sourceau de pierre en pierre, Comme tous les jours mes bras t'enlèv'ront
Nos dindes, nos truies nous suivront légères, Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons
Va, comme hier ! Comme hier ! Comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons
La vie, c'est toujours amour et misère, La vie, c'est toujours les mêmes chansons

J'ai tant de respect pour ton cœur, Thérèse, Et pour tes dindons, quand nous nous aimons
Quand nous nous fâchons, hé ! Ma jolie fraise, Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons
Va, comme hier ! Comme hier ! Comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons
L'un tient le couteau, l'autre la cuiller, La vie, c'est toujours la même chanson

 

LES AMOUREUX DES BANCS PUBLICS


Sim                                                                          Fa#7 
Les gens qui voient de travers, Pensent que les bancs verts, Qu'on voit sur les trottoirs 
Sim
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Lam                                                  Mi7
Mais c'est une absurdité, Car, à la vérité, Ils sont là, c'est notoire 
La7                                                                 Ré
Pour accueillir quelques temps les amours débutants

                Mim                                Sim                La#dim           Sim
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics, Bancs publics, bancs publics 
Do                               Sol                  Ré7                   Sol
En s'foutant pas mal du r'gard oblique, Des passants honnêtes 
                Mim                                Sim                La#dim           Sim
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics, Bancs publics, bancs publics 
Do                                    Sol                    Ré7                                            Sol
En s'disant des « je t'aime » pathétiques, Ont des p'tites gueules bien sympathiques

Ils se tiennent par la main, Parlent du lendemain, Du papier bleu d'azur 
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher
Ils se voient déjà douc'ment, Elle cousant, lui fumant, Dans un bien-être sûr
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé... 

Refrain

Quand la sainte famille Machin, Croise sur son chemin, Deux de ces malappris 
Elle leur décroche hardiment des propos venimeux 
N'empêche que toute la famille, Le père, la mère, la fille, le fils, le saint-esprit 
Voudrait bien de temps en temps, Pouvoir s'conduire comme eux.

Refrain

Quand les mois auront passé, Quand seront apaisés, Leur beaux rêves flambants 
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds 
Ils s'apercevront émus, Qu'c'est au hasard des rues, Sur un d'ces fameux bancs 
Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour 

Refrain x 2

 

BRAVE MARGOT


          Do                  Sol7                                               Do            Lam                                  Ré7 Sol7
Margoton la jeune bergère trouvant dans l'herbe un petit chat, qui venait de perdre sa mère l'adopta
                                                                       Do             Lam                            Rém    Sol7         Do
Elle entrouvre sa collerette et le couche sur son sein, c'était tout c'qu'elle avait pauvrette comme coussin
           Lam                      Mim           Lam              Mim          Lam                  Mim               Lam
Le chat la prenant pour sa mère se mit à téter tout de go, émue Margot le laissa faire brave Margot
                                      Mim              Lam                        Mim          Lam                  Mim                      Ré7 Sol7
Un croquant passant à la ronde trouvant le tableau peu commun, s'en alla le dire à tout l'monde et le lendemain

                                                 Do                                 Lam             Do
Quand Margot dégrafait son corsage, pour donner la gougoutte à son chat
                                  La7   Re7/Sol7          Do                               Sol#7
Tous les gars tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là
           Sol7                                Do                                   Lam              Do
Et Margot qu'était simple et très sage, présumait qu'c'était pour voir son chat
                                           La7    Re7/Sol7          Do                                Sol#7
Qu'tous les gars qu'tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là

                  Sol7                                                                  Do            Lam                                              Ré7 Sol7
L'maître d'école et ses potaches, le maire, le bedeau, le bougnat, négligeaient carrément leur tâche pour voir ça
                                                                                       Do             Lam                            Rém    Sol7         Do
Le facteur d'ordinaire si preste pour voir ça ne distribuait plus les lettres que personne au reste n'aurait lues
           Lam                      Mim                Lam                     Mim               Lam             Mim               Lam
Pour voir ça Dieu le leur pardonne, les enfants de chœur au milieu du saint sacrifice abandonnent le saint lieu
                                      Mim                        Lam              Mim          Lam                  Mim                      Ré7 Sol7
Les gendarmes même les gendarmes, qui sont par nature si balots, se laisse toucher par les charmes du joli tableau

                                                 Do                                 Lam             Do
Quand Margot dégrafait son corsage, pour donner la gougoutte à son chat
                                  La7   Re7/Sol7          Do                               Sol#7
Tous les gars tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là
           Sol7                                Do                                   Lam              Do
Et Margot qu'était simple et très sage, présumait qu'c'était pour voir son chat
                                           La7    Re7/Sol7          Do                                Sol#7
Qu'tous les gars qu'tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là

             Sol7                                                                                     Do            Lam                                  Ré7 Sol7
Mais les aut' femmes de la commune privées d'leurs époux d'leurs galants accumulèrent la rancune patiemment
                                                                           Do         Lam                  Rém    Sol7         Do
Puis un jour ivres de colère elles s'armèrent de bâtons et farouches elles immolèrent le chatons
           Lam                      Mim           Lam                       Mim          Lam                  Mim               Lam
La bergère après bien des larmes, pour s'consoler prit un mari, et ne dévoila plus ses charmes que pour lui
                                      Mim              Lam          Mim                Lam                  Mim                      Ré7 Sol7
Le temps passa sur les mémoires, on oublia l'événement, seuls les vieux racontent encore à leur p'tits enfants

                                                 Do                                 Lam             Do
Quand Margot dégrafait son corsage, pour donner la gougoutte à son chat
                                  La7   Re7/Sol7          Do                               Sol#7
Tous les gars tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là
           Sol7                                Do                                   Lam              Do
Et Margot qu'était simple et très sage, présumait qu'c'était pour voir son chat
                                           La7    Re7/Sol7          Do                                Sol#7
Qu'tous les gars qu'tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là
           Do             Sol#7         Do Sol7 / Do
Etaient là là là là là là là là là là là

 

LA CANE DE JEANNE


Mi7 La Fa#m Sim Mi7   La          Fa#m  Sim
La cane, De Jeanne, Est morte au gui l'an neuf,
         Mi7        La Fa#m   Sim Mi7   La Fa#m Sim Mi7
Elle avait fait la veille, Merveille ! Un œuf

     La Fa#m Sim Mi7     La      Fa#m  Sim
La cane, De Jeanne, Est morte d'avoir fait,
               Mi7      La Fa#m   Sim Mi7     La   Sol#7
Du moins on le présume, Un rhume, Mauvais

     Do#m    Sol#7         Do#m Do#7     Fa#m
La cane, De Jeanne, Est morte sur son œuf,
            Sol#7          Do#m      Do#7 Sol#7  Do#m Fa#m Sim Mi7
Et dans son beau costume, De plumes, Tout neuf

      La Fa#m Sim Mi7     La      Fa#m  Sim
La cane, De Jeanne, Ne laissant pas de veuf,
                Mi7          La Fa#m    Sim Mi7    La   Fa#m Sim Mi7
C'est nous autres qui eûmes, Les plumes, Et l'œuf

         La   Fa#m    Sim Mi7     La      Fa#m      Sim
Tous, toutes, Sans doute, Garderons longtemps le,
         Mi7       La Fa#m  Sim Mi7     La    Ré La
Souvenir de la cane, De Jeanne, Morbleu

 

J'AI RENDEZ-VOUS AVEC VOUS


La                 Mi7    La Mi7  La                   Mi7               La
Monseigneur l'astre solaire, Comme je n'l'admire pas beaucoup
Ré                 Mi7                       La                            Sim                           Fa#7 
M'enlève son feu, oui mais, d'son feu, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous
                                Sim   Fa#7                             Sim
La lumière que je préfère, C'est celle de vos yeux jaloux
Fa#7                        Sim   Mi7                           La
Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous !

Monsieur mon propriétaire, Comme je lui dévaste tout 
M'chasse de son toit, oui mais, d'son toit, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous 
La demeure que je préfère, C'est votre robe à froufrous 
Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous !

Madame ma gargotière, Comme je lui dois trop de sous 
M'chasse de sa table, oui mais, d'sa table, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous 
Le menu que je préfère, C'est la chair de votre cou 
Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous !

Sa Majesté financière, Comme je n'fais rien à son goût 
Garde son or, or, de son or, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous 
La fortune que je préfère, C'est votre cœur d'amadou 
Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous ! 

 

LE VENT


              Lam                        Fa                       Mi7                                                 Lam
Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent fripon, Prudence, prends garde à ton jupon
              Lam                        Fa                       Mi7                                                 Lam
Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent maraud, Prudent, prends garde à ton chapeau

Lam                                                                                     Rém                   Lam                     Rém                   Lam Mi7
Les jean-foutre et les gens probes, Médisent du vent furibond, Qui rebrousse les bois, détrousse les toits, retrousse les robes
Lam                                                                                          Rém                  Lam                    Si7              Mi7
Des jean-foutre et des gens probes, Le vent, je vous en réponds, S'en soucie, et c'est justice, comme de colin-tampon

              Lam                        Fa                       Mi7                                                 Lam
Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent fripon, Prudence, prends garde à ton jupon
              Lam                        Fa                       Mi7                                                 Lam
Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent maraud, Prudent, prends garde à ton chapeau

Lam                                                                                     Rém                   Lam                     Rém                   Lam Mi7
Bien sûr, si l'on ne se fonde, Que sur ce qui saute aux yeux, Le vent semble une brute raffolant de nuire à tout l'monde
Lam                                                                                          Rém                  Lam                    Si7              Mi7
Mais une attention profonde, Prouve que c'est chez les fâcheux, Qu'il préfère choisir les victimes de ses petits jeux

              Lam                        Fa                       Mi7                                                 Lam
Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent fripon, Prudence, prends garde à ton jupon
              Lam                        Fa                       Mi7                                                 Lam
Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent maraud, Prudent, prends garde à ton chapeau

 

IL N'Y A PAS D'AMOUR HEUREUX


Lam                                                       Rém                           Mi7                               Lam
Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force, Ni sa faiblesse ni son cœur. Et quand il croit
                               Ré          Ré#dim        Mi7 Lam                       Rém                        Sol7
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix. Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
                      Do                             Mi7                                        Lam
Sa vie est un étrange et douloureux divorce. Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes, Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin. Eux qu'on retrouve au soir désarmés incertains
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes : Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure, Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer. Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent. Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard, Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson. Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare. Il n'y a pas d'amour heureux

 

LE NOMBRIL DES FEMMES D'AGENTS


Ré                                                                                               La7
Voir le nombril d'la femme d'un flic, N'est certainement pas un spectacle
Ré                                                                                     La7
Qui, du point d'vue de l'esthétique, Puisse vous élever au pinacle
Si7                                                                                          Mim La5+ Ré
Il y eut pourtant, dans l'vieux Paris, Un honnête homme sans malice
Si7                                                                                      Mim La5+ Ré
Brûlant d'contempler le nombril, D'la femme d'un agent de police

« Je me fais vieux, gémissait-il, Et, durant le cours de ma vie,
J'ai vu bon nombre de nombrils, De toutes les catégories :
Nombrils d'femmes de croque-morts, nombrils D'femmes de bougnats, d'femmes de jocrisses,
Mais je n'ai jamais vu celui, D'la femme d'un agent de police » « Mon père a vu, comme je vous vois, Des nombrils de femmes de gendarmes,
Mon frère a goûté plus d'une fois, Ceux des femmes d'inspecteurs, les charmes,
Mon fils vit le nombril d'la souris, D'un ministre de la justice,
Et moi, j'n'ai même pas vu l'nombril, D'la femme d'un agent de police » Ainsi gémissait en public, Cet honnête homme vénérable,
Quand la légitime d'un flic, Tendant son nombril secourable,
Lui dit : « Je m'en vais mettre fin, A votre pénible supplice,
Vous faire voir le nombril enfin, D'la femme d'un agent de police » « Alléluia ! » fit le bon vieux, De mes tourments voici la trêve !
Grâces soient rendues au Bon Dieu, Je vais réaliser mon rêve ! »
Il s'engagea, tout attendri, Sous les jupons d'sa bienfaitrice,
Braquer ses yeux, sur le nombril, D'la femme d'un agent de police. Mais, hélas ! Il était rompu, Par les effets de sa hantise,
Et comme il atteignait le but, De cinquante ans de convoitise,
La mort, la mort, la mort le prit, Sur l'abdomen de sa complice
Il n'a jamais vu le nombril, D'la femme d'un agent de police.

 

PAUVRE MARTIN


Lam
Avec une bêche à l'épaule, Avec, à la lèvre, un doux chant, Avec, à la lèvre, un doux chant,
            Rém         Sol7        Do                Rém                       Mi7
Avec, à l'âme, un grand courage, Il s'en allait trimer aux champs !
Lam           Rém Mi7        Lam                  Rém    Mi7        Lam
Pauvre Martin, pauvre misère,  Creuse la terre, creuse le temps !

Lam
Pour gagner le pain de sa vie, De l'aurore jusqu'au couchant, De l'aurore jusqu'au couchant,
               Rém         Sol7       Do                   Rém                       Mi7
Il s'en allait bêcher la terre, En tous les lieux, par tous les temps !
Lam           Rém Mi7        Lam                  Rém    Mi7        Lam
Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terre, creuse le temps !

Lam
Sans laisser voir, sur son visage, Ni l'air jaloux ni l'air méchant, Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
            Rém         Sol7        Do                Rém                       Mi7
Il retournait le champ des autres, Toujours bêchant, toujours bêchant !
Lam           Rém Mi7        Lam                  Rém    Mi7        Lam
Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terre, creuse le temps !

Lam
Et quand la mort lui a fait signe, De labourer son dernier champ, De labourer son dernier champ,
            Rém         Sol7        Do                Rém                       Mi7
Il creusa lui-même sa tombe, En faisant vite, en se cachant ...
Lam           Rém Mi7        Lam                  Rém    Mi7        Lam
Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terre, creuse le temps !

Lam
Il creusa lui-même sa tombe, En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant,
Rém         Sol7       Do                 Rém                        Mi7
Et s'y étendit sans rien dire, Pour ne pas déranger les gens ...
Lam           Rém Mi7        Lam                  Rém    Mi7        Lam
Pauvre Martin, pauvre misère,  Dors sous la terre, dors sous le temps !

 

LA PREMIÈRE FILLE


Ré                                             Fa#                               Sim
J'ai tout oublié des campagnes, d'Austerlitz et de Waterloo
Sol                       Fa#     Sim    Mi              La7             Ré        Mi
D'Italie de Prusse et d'Espagne, de Pontoise et de Landerneau

La                           Mi7                  La                             Fa#m            Do#m
Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille qu'on a pris dans ses bras
     Ré                 La     Ré              Do#7 Fa#m                                        Sim                         Mi7
La première étrangère, A qui l'on a dit tu, Mon cœur t'en souviens-tu, Comme elle nous était chère ?
           La                            Mi7                         La                        Fa#m            Do#m
Qu'elle soit fille honnête, Ou fille de rien, Qu'elle soit pucelle, Ou qu'elle soit putain,
     Ré                 La        Ré             Do#7 Fa#m         Sim                     Mi7              La
On se souvient d'elle, On s'en souviendra, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras.

Ils sont partis à tire-d'aile, Mes souvenirs de la Suzon,
Et ma mémoire est infidèle, A Julie, Rosette ou Lison !

Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras,
C'était une bonne affaire, Mon cœur t'en souviens-tu ? J'ai changé ma vertu Contre une primevère
Qu'ce soit en grande pompe, Comme les gens biens, Ou bien dans la rue, Comme les pauvres et les chiens,
On se souvient d'elle, On s'en souviendra, D'la première fille, Qu'on a pris dans ses bras.

Toi, qui m'as donné le baptême, D'amour et de septième ciel,
Moi je te garde et moi je t'aime, Dernier cadeau du père noël

Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras
On a beau faire le brave, Quand elle s'est mise nue, Mon cœur t'en souviens-tu, On n'en menait pas large ?
Bien d'autres sans doutes, Depuis, sont venues, Oui, mais entre toutes, Celles qu'on a connues,
Elle est la dernière, Que l'on oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras.

 

JE SUIS UN VOYOU


La      La7                  Ré              Mi7      La                  La7                Ré          Mi7    La
Ci-gît au fond de mon cœur une histoire ancienne, Un fantôme, un souvenir d'une que j'aimais...
               La7                       Ré              Mi7     La                       La7               Ré     Mi7           La
Le temps, à grands coups de faux, peut faire des siennes, Mon bel amour dure encore, et c'est à jamais...

La                         Sim             Mi7        La            Fa#m         Sim    Mi7             La
J'ai perdu la tramontane En trouvant Margot, Princesse vêtue de laine, Déesse en sabots...
         Fa#m                  Sim                Mi7          La                Fa#m                Sim                Mi7           La
Si les fleurs, le long des routes, S'mettaient à marcher, C'est à la Margot, sans doute, Qu'elles feraient songer...
          Fa#m    Sim     Do#m     Fa#m Sim Do#m        Fa#m     Sim     Do#m         Fa#m Si7 Mi
J'lui ai dit: « De la Madone, Tu es le portrait ! » Le Bon Dieu me le pardonne, C'était un peu vrai...
             La     Fa#m     Sim                  Mi7      La             Fa#m                Sim    Mi7            La
Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.

La                            Sim                   Mi7    La            Fa#m              Sim      Mi7                  La
La mignonne allait aux vêpres, Se mettre à genoux, Alors j'ai mordu ses lèvres, Pour savoir leur goût...
            Fa#m                 Sim                       Mi7   La                Fa#m            Sim                   Mi7           La
Elle m'a dit, d'un ton sévère : « Qu'est-ce que tu fais là ? » Mais elle m'a laissé faire, Les filles, c'est comme ça...
          Fa#m    Sim     Do#m     Fa#m Sim Do#m        Fa#m     Sim     Do#m         Fa#m Si7 Mi
J'lui ai dit: « Par la Madone, Reste auprès de moi ! » Le Bon Dieu me le pardonne, Mais chacun pour soi...
             La     Fa#m     Sim                  Mi7      La             Fa#m                Sim    Mi7             La
Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.

La                     Sim                   Mi7        La              Fa#m                    Sim   Mi7                 La
C'était une fille sage, A « bouche, que veux-tu ? » J'ai croqué dans son corsage, Les fruits défendus... 
            Fa#m             Sim                         Mi7   La                Fa#m            Sim                  Mi7           La
Elle m'a dit d'un ton sévère : « Qu'est-ce que tu fais là ? » Mais elle m'a laissé faire, Les filles, c'est comme ça...
          Fa#m    Sim     Do#m     Fa#m Sim Do#m        Fa#m     Sim     Do#m         Fa#m Si7 Mi
Puis, j'ai déchiré sa robe, Sans l'avoir voulu... Le Bon Dieu me le pardonne, Je n'y tenais plus !
             La     Fa#m     Sim                  Mi7      La             Fa#m                Sim    Mi7              La
Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.

La                         Sim             Mi7        La            Fa#m                Sim    Mi7          La
J'ai perdu la tramontane, En perdant Margot, Qui épousa, contre son âme, Un triste bigot...
       Fa#m               Sim               Mi7   La         Fa#m                  Sim                Mi7           La
Elle doit avoir à l'heure, A l'heure qu'il est, Deux ou trois marmots qui pleurent, Pour avoir leur lait...
          Fa#m    Sim     Do#m     Fa#m Sim Do#m        Fa#m     Sim     Do#m         Fa#m Si7 Mi
Et, moi, j'ai tété leur mère, Longtemps avant eux... Le Bon Dieu me le pardonne, J'étais amoureux !
             La     Fa#m     Sim                  Mi7      La             Fa#m                Sim             Mi7   La
Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.

 

LA MAUVAISE HERBE


Intro : Ré Sim Mim La7 Ré Sim Mim La7

            Ré       Mim La7     Ré   Sim                  Mim       La7      Ré
Quand jour de gloire est arrivé, Comme tous les autres étaient crevés,
Ré7            Sol     Fa#   Sim                         Mi7 La7                      Ré Do Sib Do (4 fois)
Moi seul connu le déshonneur, De n'pas être mort au champ d'honneur.

Rém                                                               La7
Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens.
                                                                                      Rém
C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe.
                                                                    La7
La mort faucha les autres, braves gens, braves gens,
                                                                           Rém
Et me fit grâce à moi, c'est immoral et c'est comme ça !

Solm              Do7-Fa Solm6    La7-Rém
La la la la la la la la la la la la la la la la la

                                               Solm                   La7                       Rém
Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.
                                               Solm                   La7                       Rém
Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.

La fille à tout l'monde a bon cœur, Elle me donne au petit bonheur,
Les p'tits bouts d'sa peau bien cachés, Que les autres n'ont pas touché.

Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens.
C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe,
Elle se vend aux autres, braves gens, braves gens,
Elle se donne à moi, c'est immoral et c'est comme ça !

La la la la la la la la la la la la la la la la la

Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange qu'on m'aime un peu.
Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange qu'on m'aime un peu.

Les hommes sont faits nous dit-on, Pour vivre en bande, comme les moutons.
Moi j'vis seul et c'est pas demain, Que je suivrai leur droit chemin.

Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens. 
C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, 
Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens, 
Je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés.

La la la la la la la la la la la la la la la la la

Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.
Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.

 

LE MAUVAIS SUJET REPENTI


La                                                                                         Do#m             Sol#                    Do#m
Elle avait la taille faite au tour, Les hanches pleines, Et chassait l'mâle aux alentours, De la Mad'leine 
           Si7                                                        Do#m                    Ré                                   La Mi7 La
A sa façon d'me dire : « Mon rat, Est-c'que j'te tente ? », Je vis que j'avais affaire à, Une débutante 

La                                                                                         Do#m             Sol#                    Do#m
L'avait l'don, c'est vrai, j'en conviens, L'avait l'génie, Mais sans technique, un don n'est rien, Qu'une sale manie 
           Si7                                                        Do#m                           Ré                                   La Mi7 La
Certes, on ne se fait pas putain, Comme on s'fait nonne, C'est du moins c'qu'on prêche, en latin, A la Sorbonne 

La                                                                             Do#m             Sol#                    Do#m
Me sentant rempli de pitié, Pour la donzelle, J'lui enseignai, de son métier, Les p'tites ficelles 
           Si7                                             Do#m                    Ré                                   La Mi7 La
J'lui enseignai l'moyen d'bientôt, Faire fortune, En bougeant l'endroit où le dos, R'ssemble à la lune 

La                                                                                  Do#m             Sol#                    Do#m
Car, dans l'art de faire le trottoir, Je le confesse, Le difficile est d'bien savoir, Jouer des fesses 
           Si7                                                   Do#m                  Ré                                   La Mi7 La
On n'tortille pas son popotin, D'la même manière, Pour un droguiste, un sacristain, Un fonctionnaire 

La                                                                             Do#m             Sol#                    Do#m
Rapidement instruite par, Mes bons offices, Elle m'investit d'une part, De ses bénéfices 
           Si7                                        Do#m                    Ré                                   La Mi7 La
On s'aida mutuellement, Comme dit l'poète, Elle était l'corps, naturellement, Puis moi la tête 

La                                                                                   Do#m             Sol#                    Do#m
Un soir, à la suite de, Manœuvres douteuses, Elle tomba victime d'une, Maladie honteuse 
           Si7                                            Do#m             Ré                                   La Mi7 La
Lors, en tout bien, toute amitié, En fille probe, Elle me passa la moitié, De ses microbes 

La                                                                            Do#m             Sol#                    Do#m
Après des injections aiguës, D'antiseptique, J'abandonnai l'métier d'cocu, Systématique 
           Si7                                                     Do#m                  Ré                                   La Mi7 La
Elle eut beau pousser des sanglots, Braire à tue-tête, Comme je n'étais qu'un salaud, J'me fis honnête 

La                                                                           Do#m             Sol#                    Do#m
Sitôt privée de ma tutelle, Ma pauvre amie, Courut essuyer du bordel, Les infamies 
           Si7                                                        Do#m                       Ré                                   La Mi7 La
Paraît qu'elle s'vend même à des flics, Quelle décadence, Y'a plus d'moralité publique, Dans notre France 

 

P... DE TOI


La                Mi        La             Mi             Ré              Mi       Ré                    Mi
En ce temps-là, je vivais dans la lune, Les bonheurs d'ici-bas m'étaient tous défendus
La                Mi                     La                 Mi                Ré     Mi            La
Je semais des violettes et chantais pour des prunes, Et tendais la patte aux chats perdus.

Refrain :
La          Do#7                 Ré    Mi              La
Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi...

Un soir de pluie v'là qu'on gratte à ma porte, Je m'empresse d'ouvrir, sans doute un nouveau chat !
Nom de dieu l'beau félin que l'orage m'apporte, C'était toi, c'était toi, c'était toi.

Refrain

Les yeux fendus et couleur de pistache, T'as posé sur mon cœur ta patte de velours
Fort heureusement pour moi t'avais pas de moustache, Et ta vertu ne pesait pas trop lourd.

Refrain

Aux quatre coins de ma vie de bohème, T'as prom'né, t'as prom'né le feu de tes vingt ans.
Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmes, C'était toi la pluie et le beau temps...

Refrain

Mais le temps passe et fauche à l'aveuglette. Notre amour mûrissait à peine que déjà,
Tu brûlais mes chansons, crachais sur mes viollettes, Et faisais des misères à mes chats.

Refrain

Le comble enfin, misérable salope, Comme il n'restait plus rien dans le garde-manger,
T'as couru sans vergogne, et pour une escalope, Te jeter dans le lit du boucher.

Refrain

C'était fini, t'avais passé les bornes. Et, r'nonçant aux amours frivoles d'ici-bas,
J'suis r'monté dans la lune en emportant mes cornes, Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats.

Refrain

 

CHANSON POUR L'AUVERGNAT


 Sim                Fa#7                                          Sim 
Elle est à toi cette chanson, Toi l'Auvergnat qui sans façon 
                             Fa#7                          Sim           La7       Ré       Fa#7 
M'as donné quatre bouts de bois, Quand dans ma vie il faisait froid 
Sim                        Fa#7                                         Sim 
Toi qui m'as donné du feu quand, Les croquantes et les croquants 
Sim                          Fa#7               Sim             La7           Ré 
Tous les gens bien intentionnés, M'avaient fermé la porte au nez 
Ré            Sol  La7            Ré    Sim         Mim Fa#7       Sim 
Ce n'était rien qu'un feu de bois, Mais il m'avait chauffé le corps 
Fa#7                       Sim                 Sol                            Fa#7 
Et dans mon âme il brûle encore, A la manière d'un feu de joie 
Sim                            Fa#7                                                    Sim 
Toi l'Auvergnat quand tu mourras, Quand le croque-mort t'emportera 
                          Mi7        La Fa#7 Sim 
Qu'il te conduise à travers ciel, Au père éternel 

Elle est à toi cette chanson, Toi l'hôtesse qui sans façon 
M'as donné quatre bouts de pain, Quand dans ma vie il faisait faim 
Toi qui m'ouvris ta huche quand, Les croquantes et les croquants 
Tous les gens bien intentionnés, S'amusaient à me voir jeûner 
Ce n'était rien qu'un peu de pain, Mais il m'avait chauffé le corps 
Et dans mon âme il brûle encore, A la manière d'un grand festin 
Toi l'hôtesse quand tu mourras, Quand le croque-mort t'emportera 
Qu'il te conduise à travers ciel, Au père éternel 

Elle est à toi cette chanson, Toi l'étranger qui sans façon 
D'un air malheureux m'as souri, Lorsque les gendarmes m'ont pris 
Toi qui n'as pas applaudi quand, Les croquantes et les croquants 
Tous les gens bien intentionnés, Riaient de me voir emmener 
Ce n'était rien qu'un peu de miel, Mais il m'avait chauffé le corps 
Et dans mon âme il brûle encore, A la manière d'un grand soleil 
Toi l'étranger quand tu mourras, Quand le croque-mort t'emportera 
Qu'il te conduise à travers ciel, Au père éternel 

 

LES SABOTS D'HÉLÈNE


Do                 Rém    Sol7               Do
Les sabots d'Hélène, étaient tout crottés,
Lam              Rém                Sol7         Do
Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine
                        Rém Sol7                  Mi
Et la pauvre Hélène, était comme une âme en peine
Lam                          Mi               Lam                Rém        Mi
Ne cherche plus, longtemps de fontaine, Toi qui as besoin d'eau
Lam                          Mi              Lam                   Rém Sol7 Do
Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t-en remplir ton seau

Moi j'ai pris la peine, de les déchausser,
Les sabots d'Hélène moi qui ne suis pas capitaine
Et j'ai vu ma peine, bien récompensée
Dans les sabots, de la pauvre Hélène, Dans ses sabots crottés,
Moi j'ai trouvé, les pieds d'une reine, Et je les ai gardés

Le jupon d'Hélène, était tout mité,
Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine
Et la pauvre Hélène, était comme une âme en peine
Ne cherche plus, longtemps de fontaine, Toi qui as besoin d'eau
Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t-en remplir ton seau

Moi j'ai pris la peine, de le retrousser,
Son jupon de laine moi qui ne suis pas capitaine
Et j'ai vu ma peine, bien récompensée
Sous le jupon, de la pauvre Hélène, Sous son jupon mité,
Moi j'ai trouvé, des jambes de reine, Et je les ai gardés

Et le cœur d'Hélène, n'savait pas chanter,
Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine
Et la pauvre Hélène, était comme une âme en peine
Ne cherche plus, longtemps de fontaine, Toi qui as besoin d'eau
Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t-en remplir ton seau

Moi j'ai pris la peine, de m'y arrêter,
Dans le cœur d'Hélène moi qui ne suis pas capitaine
Et j'ai vu ma peine, bien récompensée
Car dans le cœur, de la pauvre Hélène, Qui avait jamais chanté,
Moi j'ai trouvé, l'amour d'une reine, Et moi je l'ai gardé